Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

MIPS FM | 14h07 | Le lendemain d'une déclaration de la ministre de la Culture disant "oui" à l'ouverture du Louvre, du Musée d'Orsay et de Versailles sept jours sur sept

 

La richesse "produite" chez nos voisins britanniques ne provient pas que d'amour et d'eau fraîche.

8,5 milliards de livres (10,9 milliards d'euros) sur un total de 1 713 milliards de livres (2 193 milliards d'euros) en 2013, soit 0,5% du PIB : c'est la part d'activité économique venant de deux acteurs singuliers que l'Office national des statistiques britannique (ONS) a indiqué ce mardi 30 septembre.

Le gouvernement britannique a confirmé la participation grandissant de l'efficience péripatéticienne et du trafic de stupéfiants dans la production intérieur brut national. Son impact sur la croissance du pays est moins visible.

Retour sur des chiffres à faire pâlir les professionnels du genre du côté du Bois de Boulogne ou de la Promenade des anglais.

 

Une mise à jour des calculs

Ces résultats sont le fruit d'une remise plat du système statistique prenant en compte l'ensemble des activités produites au sein du Royaume détenu par la famille royale de Windsor.

Selon la porte-parole de l'ONS, qui a précisé que la prostitution et la drogue représentaient à elles seules 0,5% de la "richesse" produite par le pays, ses chiffres sont dus une réactualisation du mode de calcul du PIB suite à la crise financière au niveau international.

L'organisme indépendant britannique a pu profiter de l'application de nouvelles normes européennes pour "gonfler" un PIB en-deçà de la période antérieure à la crise.

Les dépenses de recherche et développement sont dorénavant considérés comme un investissement et non plus comme une consommation aux yeux des instances du Vieux continent. Un détail de poids qui permet à tout état membre de l'Union européenne d'inclure de nouvelles activités au sein de leur barème de calcul du PIB.

 

Tout est bon (presque) dans la prostitution

Les statisticiens ont mis au point un barème de calcul astucieux pour légitimer la présence du plus vieux métier du monde au sein du PIB britannique. Tout est (presque) bon dans la prostitution.

La professionnelle de la luxure doit tout d'abord jouir d'un lieu de production en tant que propriétaire ou locataire. Comme pour toute entreprise qui se doit, l'achat de matières premières est primordial pour faire tourner la boutique. La femme de joie doit être en possession de préservatifs au sein de son établissement afin d'assurer une production continue. La réglementation exige également le port d'un "vêtement de travail" pendant les heures de travail. Seul le client serait à même de juger le respect de cette dernière norme.

L'ONS est en tout cas catégorique : selon une étude basée sur une estimation des activités produites "sous les draps" en 2009, le contingent de prostituées officiant sur l'ensemble du territoire anglo-saxon s'élevait à 61 000 professionnelles.

Selon les chiffres fournis par l'ONS, il faut débourser en moyenne 67 livres - soit 86 euros - pour se voir délivrer un acte de jouissance.

 

La drogue donne (un peu) des ailes

Côte drogue, les exigences avancées par les autorités compétentes pour valider leur entrée dans le PIB britannique sont aussi drastiques.

Plusieurs drogues - douces ou dures - sont prises en considération, autant pour leur production que pour leur vente : crack, ecstasy, amphétamines, cocaïne... et tant d'autres produits jugés illicites par la loi sont ainsi comptabilisés comme participant positivement à la "richesse" du pays.

De la poudre diront certains. Car la prise en compte de la drogue et de la prostitution (ainsi que de la R&D et des équipements militaires) dans les nouveaux calculs donne un peu des ailes au PIB du pays échangeant sans la monnaie unique européenne (l'Euro).

En regardant les chiffres d'un peu plus près, il est intéressant de constater que la croissance britannique a tout simplement stagné à 1,7% en 2013.

 

Seul l'Espagne avait osé

Au niveau européen, seul l'Espagne avait osé comptabiliser les activités de femmes de joie dans son calcul du PIB. C'était en 2010 où ces activités ont contribué à 0,85% de la richesse nationale ibérique. Avec 9,2 milliards d'euros engrangés sur cette même année, la prostitution n'a pu sauver une économie nationale engluée dans une crise sans précédent.

Gare aux autres États membres de l'UE qui ne voudraient pas appliquer les nouvelles réglementations imposées. Eurostat veille d'ailleurs au grain. L'organisme européen de régulation monétaire avait laissé un délai supplémentaire aux pays récalcitrants pour intégrer ces nouvelles activités au calcul de leur PIB. La date limite était fixée au 30 septembre.

La France fait en tout cas partie des retardataires. L'Institut national de la statistique et des études économiques a tout bonnement refusé de comptabiliser la prostitution dans le produit intérieur brut. Pour le bureau Français, ces activités relèvent des réseaux souterrains, ajoutant que le consentement des prostituées n'était « probablement pas vérifié ».

De son côté, l'INSEE affirme que la richesse produite par ce type d'activités étaient de toutes façons déjà pris en compte par les calculs car "déclarées sous une forme".

 

Malgré de bons chiffres, force est de constater que la prostitution et la drogue ne sont pas les remèdes à la bonne santé économique des pays membres de l'UE.

 

MIPS F.M.

 

Les publicitaires se sont emparés du phénomène de l'autre côté de la Manche. Une question de PIB. - Image : The Guardian

Les publicitaires se sont emparés du phénomène de l'autre côté de la Manche. Une question de PIB. - Image : The Guardian

Tag(s) : #Prostitution, #Drogue, #Royaume-Uni, #PIB, #France, #Espagne, #Euro, #ONS, #MIPS du Jour, #Mips FM
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :