MIPS FM | 22h45 | Le jour où Foncia a dû encaisser la première plainte collective en France
Elle vous manquait ? La voilà de retour ! Après cinq longs mois d'absence, la Coupe aux grandes oreilles revient pour se laisser séduire par les plus grands clubs présents sur la scène européenne. De Madrid à Munich en passant par Turin ou Paris, on rêve de la ramener dans la salle des trophées.
Pour vous, MIPS FM se penche sur les matchs de Coupe d'Europe qui vont, à coup sûr, relever vos tristes soirées du mardi et du mercredi jusqu'en mai prochain.
Deuxième rencontre "rafraîchissante" de cette compétition analysée par MIPS FM : le Paris Saint-Germain à la limite de "l'avertissement Comportement" au bas du bulletin
Groupe C
Zénit Saint-Pétersbourg 0-0 AS Monaco
11' Double contact "efficace" de Nabil Dirar / 38' Faute "intelligente" Jérémy Toulalan
Et de quatre pour l'AS Monaco. Les hommes de Leandro Jardim sont revenus de Saint-Pétersbourg avec le point du match nul en poche (0-0). Une première victoire à domicile face au Bayer Leverkusen il y a quinze jours permet à Dimitar Berbatov et les siens de se hisser à la première place du groupe C. Une position de leader que l'AS Monaco partage avec leur adversaire du jour.
Leandro Jardim peut se targuer d'avoir sous la main des joueurs à l'écoute des consignes tactiques. Deux joueurs vont se distinguer par leur discipline sans faille tout au long de ce match de haut niveau.
Retour sur une rencontre qui sentait bon le parfum de la Coupe d'Europe au beau milieu de la deuxième ville de la confédération russe.
Toulalan, le top-modèle
Jérémy Toulalan a l'humeur d'un caméléon. En mode boudeur samedi dernier après avoir été contraint de quitter ses partenaires vingt minutes avant la fin du derby face à l'OGC Nice - défaite 1-0 face au voisin azuréen - l'homme le plus lettré de l'épisode Knysna en 2010 s'est muté en capitaine exemplaire hier soir.
Le canari de formation aime ce genre de rencontres qui sentent le souffre. Le Zénit Saint-Pétersbourg restait sur douze rencontres sans défaite en Ligue des Champions. Seul le Borussia Dortmund a réussi à vaincre les Saint-Pétersbourgeois. Un gentilé porté fièrement par Hulk, Danny et compagnie. Ces hommes n'ont pas froid aux yeux. Même en plein hiver scandinave. Le trentenaire aux éternels cheveux poivre et sel en a vu d'autres.
Au four et moulin, voilà le leitmotiv d'un Français en mission de nettoyage de l'entrejeu. En bon capitaine de l'équipe de la Principauté, Jérémy Toulalan montre la voie. Récupération du ballon, relances précises, premier rideau transpercé avec facilité et en toute décontraction, le Jérémy Toulalan version monégasque ressemble à s'y méprendre à celui croisé dans les années 2000 sur les bords du Rhône et de la Saône.
L'ancien international français combinera ses trois qualités dans une seule et même action peu après l'heure de jeu (69'). Le numéro 28 de l'AS Monaco est accompagné dans son travail de labeur de Geoffrey Kondogbia et Joao Moutinho. Placé au bas du triangle central, Jérémy Toulalan s'impose comme le "top-modèle" des aptitudes requis pour évoluer au milieu de terrain.
Les trois hommes imposent un pressing sans relâche au cours du premier quart d'heure. Ce mouvement monobloc permet à toute l'équipe de se placer de manière haute sur le terrain. Et de repousser les velléités de l'ogre russe. Ces efforts continus se révéleront payants. Du moins au niveau des statistiques.
André Villas-Boas, nouvel entraîneur du Zénit, souhaitait voir ses joueurs "avoir et conserver le ballon" face aux monégasques. Force est de constater que ses voeux émis à la veille du match ne furent pas exaucés. Avec une possession de balle au-dessus des 52%, les monégasques vont faire du cuir leur compagnon de route jusqu'à la mi-temps.
Dirar sur la bonne voie
Nabil Dirar est aussi surprenant que talentueux. Absent de longs mois suite à une grave blessure en 2013, le jeune international marocain avait raté le train pris par la bande à Ocampos et Ferreira-Carrasco à la rentrée 2013. Un an plus tard, les compteurs ont bel et bien été remis à zéro.
Après une première expérience mitigée dans un rôle inhabituel - et en tant que titulaire - de latéral droit en ouverture du championnat de France face aux Girondins de Bordeaux - défaite 4-1 sur la pelouse de Chaban-Delmas, Nabil Dirar retrouva son poste de prédilection au cours de ses dernières apparitions. Et c'est dans cette position d'ailier droit défensif que Dirar justifiera sa présence dans le onze de départ mis en place par Leandro Jardim face au Zénit ce premier jour d'octobre 2014.
"C'est un rêve de jouer la Ligue des Champions" déclarait l'international marocain à la veille de participer à son premier match dans cette compétition-reine. Et pour une entrée en matière, elle fut plus que positive.
Le titulaire surprise du onze de départ concocté par Leandro Jardim s'illustrera de la plus belle des façons dès l'entame de la rencontre. Sa tentative de ciseau acrobatique, effectué depuis les vingt-cinq mètres léchera les montants de Juri Lodygin (4'). Il gratifiera dans la foulée la faible assistance monégasque d'un double contact teinté d'efficacité. L'homme a laissé tomber grigris et autres surplus sans importance pour épurer son jeu. Et le rendre plus collectif.
Nabil Dirar possède aujourd'hui une intelligence de jeu des plus précieuses. Se jeter sans réflexion vers l'avant ne l'intéresse pas. C'est rassurant pour tout entraîneur soucieux de l'équilibre de son équipe. Le numéro 7 a assimilé - et appliqué - les consignes de son entraîneur : attaquer tout en gardant les yeux rivés sur ses rétroviseurs. La Commission Européenne envisage d'autoriser les voitures dépourvues de rétroviseurs à circuler dans les rues européennes d'ici 2016. Nabil Dirar n'est pas prêt de s'en passer. Il est sur la bonne voie.
Un Zénit sur courant alternatif
Les russes sont en réalité plus à l'aise en contre-attaque que dans les phases de construction du jeu. Une arme bien maîtrisée par les attaquants du club d'une ville fondée par le tsar Pierre le Grand en 1703. Hulk et Danny seront les premiers Saint-Pétersbourgeois à lancer l'assaut contre la citadelle princière.
L'international brésilien profite d'une mauvaise transmission de balle initié par Geoffroy Kondogbia à une trentaine de mètres des cages russes pour initier une contre-offensive des plus fulgurantes. Le temps du Hulk version Mondial 2014, lourd et sans génie est révolu. Hulk est redevenu un super-héros. Sept secondes plus tard, l'homme aux trois buts aux cours des trois dernières rencontres de Ligue des Champions se présente à une dizaine de mètres de la surface de réparation princière. Son effort surhumain sera réduit à néant par une tentative d'enroulée approximative giclée du pied droit du capitaine Danny (10').
L'international portugais régalera son public quelques minutes plus tard avec une talonnade des plus efficaces au profit de son arrière droit de coéquipier (34'). Mais la prestation livrée par les deux équipes sera à l'image de son talent : inconstante. Le Zénit est resté sur courant alternatif tout au long de la rencontre.
Après deux tentatives de tête suite à deux corners par Nikolas Lombaerts dans le dernier quart d'heure, le Zénit Saint-Pétersbourg a semblé se contenter de ce point du match nul.
Grâce à cette belle performance sur la pelouse du stade Petrovskiy, la bande à Layvin Kurzuwa et Valère Germain se placent d'ores et déjà dans la bonne balance pour basculer vers les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. La position de leader ex-aequo avec son adversaire du soir est un bon signal envoyé à ceux qui ont souhaité quitter le bateau il y a quelques mois pour rejoindre une équipe dépourvue de participation en Coupe d'Europe. Suivez notre regard...
MIPS F.M.
Dirar et Toulalan ont serré les rangs - Image : sportmole.co.uk