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MIPS FM | 12h25 | Le jour où la France est priée par les autorités de Kigali de ne pas célébrer la fin du génocide rwandais

Quarante-deux millions d’euros. Une somme rabâchée à tort et à travers par une flopée d'observateurs de la sphère footballistique, aux idéaux plus ou moins fantasmagoriques. Un montant représentant le transfert d'un seul et même être. Son nom ? Javier Pastore. Ou l'homme aux deux visages.

Annoncé comme le futur Riquelme de la sélection argentine, Javier Pastore est arrivé en grandes pompes du côté du Paris Saint-Germain à l'été 2011. Le meneur de jeu au physique de moineau a réussi à se mettre les spectateurs, amassés dans les entrailles du Parc des Princes, dans sa poche. Dès sa première saison, excusez du peu. Treize buts et cinq passes décisives plus tard, El Flaco s'était comme reposé sur ses lauriers, se laissant ronger par ses problèmes extra-sportifs et étouffé par l’arrivée d’un wagon de stars dont le Roi Zlatan. Javier Pastore sera porté disparu du rectangle vert pendant plus d’un an, le temps de s’endormir au cours de matchs de Ligue 1, sur le banc ou en tribunes.

Souvent épisodique pour les génies du ballon rond, cette traversée du désert a eu raison de Javier Pastore. Quelques coups d'éclat contre des grands d'Europe, notamment face au FC Barcelone il y a tout juste un an ont redoré son blason pour une soirée de rêve. Le temps de retourner à la réalité du championnat de France.

Retour sur la folie d'un homme qui a le mal du vrai football, à défaut d’y jouer.

Pastore ou l'homme des grands rendez-vous européens

10 avril 2013, 20h05. A la surprise générale, Javier Pastore est annoncé titulaire au sein du onze de départ de Carlo Ancelotti, entraîneur mal-aimé du Paris Saint-Germain à l'époque. Le gamin de Cordoba se retrouve pour la première fois sur la pelouse du Nou Camp pour y affronter le FC Barcelone. Le temps d’un quart de finale de Ligue des Champions. Rien que ça. Javier Pastore est fait pour ce genre de grand rendez-vous européen.

A l'instar de son compatriote Ezequiel Lavezzi, surnommé El Pocho, le meneur de jeu parisien a le talent et l'insouciance pour briller un soir de grand match. La cinquantième minute de jeu mettra en lumière son génie. Après un rush de plus de cinquante mètre - et un relais avec Zlatan Ibrahimovic -, El Flaco résiste à la charge de Daniel Alves pour tromper Victor Valdés d'une frappe croisée du pied gauche. Excentré sur le côté gauche au sein d'un dispositif en 4-4-2 classique, qui n’est pas sans nous rappeler celui imposé par Vicente Del Bosque à Zinedine Zidane à son arrivée au Real Madrid en 2001, le meneur de jeu d'un soir verra son exploit éclipsé une vingtaine de minutes plus tard par l'égalisation de Pedro puis l'élimination de son équipe aux portes des deux finales. L'invincibilité de l'équipe parisienne face à l'ogre inoffensif barcelonais - au cours de cette double confrontation - constituera un maigre lot de consolation pour les coéquipiers du meneur de jeu argentin. La vidéo de son but sera visionnée des millions de fois sur les réseaux sociaux. Près d'un an plus tard, le numéro 27 remettra le couvert. Cette fois-ci au Parc des Princes, histoire de permettre aux spectateurs de se lécher les babines à domicile.

2 avril 2014, 22h25. Le Paris Saint-Germain accueille le Chelsea de José Mourinho en position de favori pour le compte des 1/4 de finale aller de la Ligue des Champions. Laurent Blanc, nommé entraîneur de l'équipe de la Ville Lumière suite au départ de Carlo Ancelotti, aligne un onze titulaire où Javier Pastore manque à l'appel. Une fâcheuse habitude pour l'international argentin depuis le début de la saison. Mais la scène européenne lui va si bien. Javier Pastore va profiter de cette exposition sans commune mesure pour montrer à la face de l'Europe qui est le vrai patron. Sorti de son terrier par Lolo Blanc à cinq minutes de la fin du match, El Flaco gratifiera les spectateurs d'une action dont lui seul a le secret.

Servi malencontreusement par Christophe Jallet suite à une touche, Javier Pastore se lance dans un tango 100% argentin. Soucieux de faire profiter de son déhanché au plus grand nombre, El Flaco embarquera trois adversaires londoniens dans sa danse endiablée. Frank Lampard se révélera le plus talentueux dans cet exercice sur un rythme rioplatense. L'international anglais se laissera séduire par un double contact des plus enflammés. Javier Pastore conclura cette danse à trois temps par un tir du gauche dans le petit filet d'un Petr Cech déboussolé par tant de virevoltes. Cet exploit marquera son retour au premier plan, qui plus est en donnant deux buts d'avance (3-1) à son équipe avant de disputer le match retour du côté de Stamford Bridge. Une avance qui ne suffira pas aux hommes de Laurent Blanc pour entrevoir les portes du dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Le Paris Saint Germain s’inclinera deux buts à zéro, et sera éliminé à la différence de buts. Cette élimination de la plus grande compétition européenne sonne la fin du bal pour Javier Pastore. Il ne reste plus que la Ligue 1 à disputer - et une finale de Coupe de la Ligue face à l'Olympique Lyonnais le 19 avril prochain - pour le Paris Saint-Germain. Javier Pastore se sent moins à l'aise dans ces compétitions, statut national oblige. La saison est donc d'ores et déjà terminée pour El Flaco.

Pastore ou l'homme aux faux-plans à la Ligue 1

Etincelant au cours de son premier exercice au Paris Saint-Germain, titulaire à une soixantaine de reprises entre août 2011 et mai 2013, Javier Pastore est passé en un été du statut de titulaire discuté et impunissable à un vulgaire produit de substitution au sein de l'effectif parisien. La première partie de saison 2013-2014 marquera le crépuscule du joueur malheureux et de sa confiance en soi. La vilaine partira vaquer à ses occupations pour une durée indéterminée. Javier Pastore se reconvertira, à défaut, en spécialiste des entrées fantomatiques.

Ce gouffre intersidéral laissera le temps aux critiques de jeter leurs dévolus sur les méfaits et gestes de Javier Pastore. Un lynchage médiatique qui atteindra son paroxysme un jour de décembre 2013. Les supporters d'une équipe savoyarde se verront gratifier du clou du spectacle.

Entré en jeu à une demi-heure du terme de la rencontre de championnat, Javier Pastore se montrera d'une nonchalance chronique. Pour une fois, l'argentin s'était mis au diapason d'une équipe loin d'être impliquée ce jour-là dans une vulgaire tâche : disputer un match de championnat de France du côté d'Annecy. Sans doute touché par le peu d'intérêt manifesté par Laurent Blanc depuis le début de la saison en son encontre, le numéro 27 parisien donnera aux supporteurs de son club deux raisons valables de demande de répudiation. Javier Pastore manquera d’abord une balle de but à la 85e minute. L'action suivante lui permettra d'ajouter une cerise amère sur un gâteau insipide. Une perte de balle d'El Flaco plus tard, Modou Sougou, attaquant presbyte de l'équipe savoyarde, bien lancé par Daniel Wass, s'en alla crucifier Salvatore Sirigu. Javier Pastore sera montré du doigt comme LE principal fautif de cette défaite en terre évianaise. Cette homme est devenu est devenu un expert des faux-plans à la Ligue 1.

Pastore, un soliste incompris

Passé du statut de grand espoir du côté de Palerme à celui de grand messie suite à son transfert au Paris Saint-Germain, Javier Pastore a jouit d’une position de cadre au sein de l’effectif parisien au cours de la première saison. Le mois d’août 2012 sonnera comme le début d’un changement de statut pour El Flaco. Et l’arrivée de la star suédoise Zlatan Ibrahimovic marquera un tournant dans le traitement imposé par les entraîneurs à l’international argentin. Et pour cause. L’ex-goleador de l’AC Milan prend de la place sur et en dehors du terrain. Jouant à la fois en position de meneur de jeu en retrait, de créateur incontournable et de buteur inconditionnel, Zlatan Ibrahimovic finira par éclipser le dépositaire du jeu parisien depuis août 2011. Javier Pastore est considéré à présent comme le bouche-trou, de luxe s’il vous plaît de l’effectif parisien. Un coup positionné ailier gauche, une fois imposé au poste de milieu central excentré, l’argentin est trimballé par Laurent Blanc comme un vulgaire joueur de seconde zone. Le statut « rotation de l’effectif », cher aux aficionados de Football Manager, ajoute à ses mauvaises prestations un sentiment d’extrême frustration.

Pour conjurer le mauvais sort, Javier Pastore ira même jusqu’à copier la coupe de cheveux du Roi Zlatan au cours de l’intersaison 2013. Mais rien n’y fait. Javier Pastore est comme bloqué par des boulets imaginaires qui l’empêche de progresser et de faire taire les haineux, à l’affût du moindre faux pas pour rappeler la somme astronomique déboursée par les investisseurs qataris afin de s’attacher les services d’un intérimaire du spectacle. Mais quel spectacle !

Le mardi 2 avril 2014 symbolise la destinée d’un soliste incompris. El Flaco n’est rassasié que par l’ivresse des grands rendez-vous. A l’année prochaine Javier.

MIPS FM

A l'année prochaine Javier - Image Beinsport

A l'année prochaine Javier - Image Beinsport

Tag(s) : #Football, #Javier Pastore, #El Flaco, #Ligue des Champions, #Ligue 1, #coupe de la ligue, #Zlatan, #Ibrahimovic, #PSG
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