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MIPS FM | 12h30 | Le jour où le vote s'impose (toujours) comme une évidence

 

AC Ajaccio 2-2 Toulouse FC
4’ R.Faty / 35' G.Tallo / 37' I.Sylla / 60' C.Chantôme

 

La contre-performance comptable du Toulouse Football Club sur la pelouse de la lanterne rouge ajaccienne hier soir met la lumière sur un mal chronique : l'obsolescence physique et mentale du capitaine de l'équipe rose, Jonathan Zebina. Coupable d'une absence sur le deuxième but de l'AC Ajaccio, l'ancien international de l'Equipe de France a cru saisir une opportunité de se racheter en fin de match en se chargeant de tirer LE penalty de la victoire. Son échec n'en fut que plus humiliant. Retour sur les trois raisons qui justifient le comportement de Jonathan Zebina à vouloir en faire - toujours - trop.

 

"De temps en temps, on développe le meilleur jeu de la Ligue 1"

L'année 2014 s'annonce belle pour Jonathan Zebina et ses coéquipiers toulousains. Autant sur le plan comptable qu'au niveau du spectacle produit sur le terrain. Bien calé dans la première partie du classement, livrant des prestations convaincantes, avec un style Casanova enfin visible plus de trois ans après la prise de pouvoir de l'ex-entraîneur adjoint d'Elie Baup, le Téfécé avait toutes les raisons de rêver à des lendemains européens. Le 3-5-2 élaboré par le tacticien toulousain a permis de révéler certains joueurs en devenir, Martin Braithwaite et Serge Aurier en figure de proue.

Arrivé il y a tout juste neuf mois en provenance du club danois du Esbjerg fB, Martin Braithwaite, 22 ans, s'est très vite acclimaté à la chaleur offerte par la ville rose. Au niveau climatique du moins. Avec sept buts marqués et cinq passes décisives en 26 rencontres, le danois est LA révélation de l'année sur les bords de la Garonne. Son coéquipier Serge Aurier est, de son côté, le défenseur le plus prolifique à l'échelle... européenne. A tout juste vingt-et-un printemps, le défenseur multitâche du TFC est accrédité de cinq buts au compteur ainsi que six passes décisives. Des chiffres à faire pâlir un Grégory Puel ou à rendre jaloux un Philipp Lahm.

Quant au capitaine toulousain, il ne tarissait pas d'éloges sur le jeu produit par ses coéquipiers depuis le début de la saison. Jonathan Zebina s'était même laissé prendre en flagrant délit d'enflammade suite à une purge livrée à domicile face à l'AS Saint-Etienne (0-0), le 7 février 2014. "De temps en temps, on développe le meilleur jeu de la Ligue 1. Mais on reste un groupe très jeune." affirmait Jonathan Zebina au micro de BeInSport. "Je sais que ça ne plaira pas au public, je sais que les spectateurs se sont embêtés [...] Aujourd'hui, c'est sûr que c'est un match nul peut-être ennuyeux. Mais je suis désolé de le dire : au moins, l'équipe a fait le job défensivement." Alain Casanova était apparemment loin de partager l'optimisme aveugle de son capitaine. Et pour cause.

 

"Au vu de mon rôle de capitaine, je m'attendais à jouer cette rencontre de gala contre le PSG"

Suite à au simulacre de match face à l'ASSE, Jonathan Zebina découvrira les joies du banc de touche tout au long du mois de février. Deux longs matchs à passer les bouteilles d'eau, dont un au Parc des Princes. Prise de décision à une vitesse digne du temps de chargement du jeu Fifa 99, relances aussi précises que le mythique William Prunier, prises de paroles à l'emporte-pièce sur son compte Facebook, Jonathan Zebina avait accumulé les perles. Alain Casanova n'avait plus qu'à lui passer le collier autour du cou.

A défaut de pouvoir s'exprimer sur le rectangle vert, Jonathan Zebina a trouvé une parade pour exprimer son désaccord vis-à-vis des choix imposés par Alain Casanova. Facebook se révéla donc être son unique arme pour se faire entendre, une façon originalement simpliste de faire part de son mécontentement. "Ma non-titularisation contre le PSG (28e Journée de Ligue 1, dimanche 23 février 2014), m'a fait mal, très mal même. Aux vues de mes dernières performances et de mon rôle de capitaine, je m'attendais à jouer cette rencontre de gala..."

L'ancien joueur de la Juventus de Turin et du Stade Brestois décryptera donc la décision de son entraîneur comme un affront, prémisse d'une rupture définitive entre les deux hommes au cours du prochain marché des transferts. Enfin, Jonathan Zebina est de toutes les façons en fin de contrat. "J'avoue donc ne pas trop comprendre cette situation désormais nouvelle qui me voit passer du rôle de capitaine titulaire qui enchaîne les prestations convaincantes, à remplaçant devant attendre d'éventuelles blessures ou suspensions pour intégrer le onze. Cette situation a au moins eu le mérite d'éclaircir les choses avec le coach qui m'a explicitement dit que je ne faisais pas partie de ses plans futurs. Cela a le mérite d'être clair et je trouve, à quelques mois de la fin du championnat, sa démarche correcte."

Après ce coup de gueule médiatico-grotesque, le défenseur retrouvera son brassard de capitaine pour affronter l'AC Ajaccio, le dernier de la classe. Un moyen pour Alain Casanova de mettre en lumière pendant 90 minutes les raisons justifiant la mise à l'écart d'un ex-espoir du football français.

 

"J'ai toujours été humble car cela m'aide"

Jonathan Zebina l'assume et le revendique : sa carrière est "belle". Et il compte la poursuivre pour un long moment, en France ou ailleurs. "[...] J'ai joué au niveau des plus grands, j'ai gagné avec les plus grands donc quelque part je me suis hissé à leur niveau" expliquait il y a tout juste un an Jonathan Zebina dans les colonnes de L'Equipe. "J'ai toujours été humble car cela m'aide. Me relâcher n'a jamais été une bonne chose pour moi." Le capitaine toulousain a eu du mal hier soir à se hisser au niveau d'un Hengbart ou d'un Faty. Le second cité a, tout comme Jonathan Zebina fréquenté la Serie A du côté de l'AS Rome. Tout comme son homologue du TFC, le défenseur occasionnel de l'AC Ajaccio s'est vu reconduire à la frontière, faute de pouvoir se maintenir au niveau d'un championnat italien exigeant sur le plan tactique, technique et surtout physique. "Je ne me suis jamais senti aussi bien physiquement", affirmait Zebina à L'Equipe.fr le 25 mars, soit 4 jours avant la rencontre face à l'ACA. Son humilité tant scandé aurait pu lui éviter l'humiliation. Malheureusement pour le Téfécé, elle était restée aux vestiaires en compagnie du b.a.-ba que tout défenseur digne de ce nom doit posséder dans son attirail : le dégagement d'urgence.

Après avoir loupé une intervention sur une longue passe anodine, Zebina, dépourvu de lucidité, ne pourra rien face à la frappe du capitaine d'en face, Medhi Mostefa. La tentative du milieu de terrain de l'ACA sera déviée - de la main - par l'attaquant Junior Tallo, censé être marqué par... Jonathan Zebina.

Le clou du spectacle interviendra dans les ultimes secondes de la rencontre. Suite à une contre-attaque éclair, et un nouvel exploit de Serge Aurier, l'arbitre - M. Rainville désigne le point de penalty. Visiblement préposé à appliquer la sentence des 9m15, Wissam Ben Yedder se voit chiper le ballon des mains par son propre capitaine. L'expérience est une chose, le respect en est une autre. Savoir frapper un penalty également. Jonathan Zebina offrira à Guillermo Ochoa le loisir d'effectuer une dixième parade en 90 minutes. La plus facile sans doute. Touché par cet échec, le capitaine toulousain restera de longues secondes stoïque, délaissé par ses coéquipiers. Un juste retour des choses sans doute. Il justifiera son acte en conférence de presse par une "prise de responsabilité suite aux nombreux échecs de ses coéquipiers" dans cet exercice. Sur les huit dernières tentatives sur penalty, les toulousains ont raté cinq fois la mire.

 

Formé à l'AS Cannes, l'ex-international français a connu très tôt le haut niveau footballistique et financier de l'autre côté des Alpes, au sein du Calcio. Peu avare de commentaires sur les faits et gestes du "monde du football" comme il aime à le nommer, Jonathan Zebina avait livré son analyse sur le projet du PSG version qatari en janvier 2012. "C'est un projet de très grande envergure qui attise la jalousie. Ce n'est pas manquer de respect que de remplacer Kombouaré par un entraîneur du calibre d'Ancelotti."

Remplacer Zebina par un tout autre défenseur de l'effectif toulousain est loin d’être un manque de respect pour Alain Casanova. C'est devenu une nécessité pour avancer et progresser.

 

MIPS FM

 

Zebina en plein No Man's Land - Image Canal Plus

Zebina en plein No Man's Land - Image Canal Plus

Tag(s) : #TFC, #MIPS Made in France, #Football, #Zebina, #Casanova, #Grégory Puel, #AC Ajaccio, #Mips FM
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