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MIPS FM | 17h27 | Au lendemain du décès d'un ex-dictateur haïtien

A l'occasion de la 12ème édition de la Nuit Blanche, MIPS FM s'est laissé porter au fil de la nuit par les différents événements culturels de ce dispositif unique.

De l'Hôtel de Ville à la gare Masséna en passant par le parc André Citroën, la ville de Paris fut emportée dans un cocktail artistique détonnant proposé par José Manuel Gonçalves, le directeur artistique du volet 2014 de la Nuit Blanche.

Retour sur une Nuit Blanche à travers le parcours de trois noctambules avisés.


De s'illuminer les ballons se sont envolés

20h58. Le compte à rebours, gracieusement disposé par un géant de la téléphonie mobile sur la Place de l'Hôtel de Ville de Paris, indique deux minutes avant le début des festivités avec l'événement Mini Burble.
Les ballons gonflés à l'hélium sont fin prêts à illuminer le ciel capricieux de la Ville Lumière.

Agglutinés autour des sphères habitées par des Led multicolorés, touristes, locaux ou simples curieux s'impatientent de voir le lâcher de ballons.

Adrien est venu assister à cet envol convenu en compagnie de sa mère et ses deux frères. L'adolescent de 14 ans se questionne à voix haute sur l'objectif de ce dispositif. "C'est la première fois que je viens... et je ne comprends pas ce qui va se passer".
Manque de communication autour de l'événement ou simple défaut de curiosité ? Force est de constater que ces deux aspects se confondent dans l'esprit des noctambules d'un soir.

"On attend depuis 20h..." soupire, avec le sourire Elsa. Cette jeune fille pétillante de 17 ans fête sa première participation à la Nuit Blanche. Et ses premiers pas dans la capitale.
Accompagné de son amie Laureen, de passage sur Paris, ces deux orléanaises ne comptent cependant pas veiller.

"Nous avons marché toute la journée dans Paris. Et la fatigue commence à se faire sentir, surtout en attendant un lâcher de ballons qui ne vient pas !" lance l'étudiante en École de bijouterie. De s'illuminer les ballons se sont envolés... avec une demi-heure de retard.

Les jeunes adolescentes croiseront bientôt sur la route deux jeunes hommes aussi motivés que passionnés par l'art, dans tous les sens du terme. Une rencontre qui va redonner une source de motivation indéniable aux deux amies. Les quatre personnes vont se réunir pour continuer cette "Nuit Blanche".


Souvenirs de Nuits Blanches

21h25. Deux heures supplémentaires d'attente. Suite à un faux départ digne d'une Formule 1 placée en fin de grille, le compte à rebours a été remis à zéro.

La frustration se lit sur certains visages. La lassitude aussi. Mais la curiosité est à son zénith. Chaque membre de ce quatuor inédit souhaite assouvir son envie de découverte.

Las de patienter devant un nuage de ballons inerte, les inconnus se dirigent vers les grands écrans du BHV, face à la Mairie, où sont projetées les créations de Tsai Ming-Liang. Le réalisateur taïwanais y propose une rétrospective photographique de ses réalisations. Les quatre jeunes dans le vent frais d'un soir d'automne vont se laisser aller à des confidences.

Lucas, 31 ans se révèle être le régional de l'étape. Le Parisien de toujours est un habitué des Nuits Blanches avec trois participations au compteur. Et quelques souvenirs en tête.

"Je me rappelle d'un événement, il y a sept ou huit ans, du côté du Marais. La soirée avait eu lieu dans les hôtels particuliers du quartier. Elle était baptisée "Purple Rain". Mais Prince n'était pas des nôtres !" rassure, avec le sourire, cet expert de l'histoire. "J'étais un peu déçu par la soirée mais c'était sans doute dû au temps. Il pleuvait des cordes" se rappelle l'intéressé, accompagné de Bryan, un ami new-yorkais.

Elsa et Laureen sont friandes de ces anecdotes liées à cette opération culturelle. Elles sont visiblement tombées sur un puits de souvenirs. "Le Carreau du Temple (rénové en 2014) avait ouvert ses portes l'année dernière avec un vivarium géant disposé à l'intérieur de ce marché couvert. J'étais passé sur place vers 3h du matin. C'était surprenant de voir un tube d'une taille énorme (plusieurs dizaines de mètres) où les araignées, insectes ou geckos se dévoraient entre eux. Ils étaient pris au piège !" raconte, passionné, Lucas.

Dix minutes plus tard, des cris surgissent de la place de l'Hôtel de Ville. Le spectacle de ballons remplis d'hélium et de diodes électroluminescentes a commencé. Les smartphones sont de sorties. Le lit de plastique coloré s'élève dans le ciel. Certains y décèlent la reproduction d'animaux. D'autres y voient des nuages de toutes couleurs. La magie a opéré. Elsa, Laureen, Lucas et Bryan en ont eu pour leur patience. Il est temps de voguer vers d'autres cieux. Lucas décide, pour une fois de laisser son scooter pour prendre le métro avec ses trois boute-en-train.

Street Art ou le besoin de s'évader

23h02. "Le contenant est aussi important que le contenu. Le Panthéon était un bon mélange entre art contemporain et patrimoine." Passé par ce lieu mythique au cours de l'édition 2014 de la Nuit Blanche, Lucas souhaite se tourner vers un autre aspect de l'art : le Street Art. La proposition est faite et approuvée par la troupe inédite : direction le 13ème arrondissement parisien.

Ce quartier fut desservi jusqu'en 2001 par le réseau de transport ferroviaire de la "petite couronne". Métro puis RER s'arrêtaient depuis 1867 à l'arrêt du boulevard Masséna. L'ouverture de la Bibliothèque François Mitterrand aura raison de sa subsistance sur le réseau. Mais pas de sa présence mythique. Une certaine Swoon ne s'y trompera pas.

De son vrai nom Caledonia Curry, cette street-artiste de 37 ans sévit depuis dix-huit ans sur les murs et les rues de New York City. Elle connaît un succès retentissant en 2006 en concevant une flotte de bateaux - appelés "Swimming cities" - construit avec des déchets de la ville aux gratte-ciels. Ces embarcations uniques traverseront le Mississippi, se perdront dans la mer Adriatique et finiront leur périple, trois ans plus tard, du côté de la Biennale de Venise.

Fervente opposante à la surconsommation qui dicte le quotidien des pays développés, Swoon propose de repeindre la façade de la gare Masséna avec le portrait d'une femme brésilienne donnant le sein à son enfant dans un contexte de misère apparente. Une dénonciation de la politique en défaveur des plus faibles qui prend tout son sens à la veille du premier tour de l'élection présidentielle au Brésil.

Les quatre compagnons d'un soir sont intéressés par les secrets de fabrication de cette œuvre. Lucas interpelle un bénévole de la Nuit Blanche pour obtenir quelques informations. "Le concept est simple. L'artiste a effectué une gravure directement sur du linoleum grâce à la technique du linogravure." affirme le bénévole.

"Swoon n'a pas pu se déplacer pour cet événement. Du coup, sa création a été reproduite sur des rouleaux et transporté depuis les Etats-Unis. Ses assistants sont venus ici pour reproduire sa gravure sur les murs de la gare" surenchérit ce passionné d'art.

Intéressé par la reproduction de fissures avec des Lego, Lucas embarque ses trois compagnons de route vers le 121 de la rue de Chevaleret. La foule est éparse et enthousiaste. Sur leur route, ils passent devant des marches faisant office de tableau avec des reproductions de peintures. Ils tombent aussi sur des façades d'immeubles accueillant une reproduction de "face-art".

A leur arrivée au 90 de la rue de Chevaleret, Lucas apprend la nouvelle : les briques colorées sont tombés au sol. Le journaliste spécialiste de l'Histoire tient l'information d'amis qui viennent de croiser son chemin.

Lucas et sa bande n'iront pas plus loin. La fatigue aidant, les quatre curieux laissent tomber le projet de danse du côté du Parc André Citroën animé par le DJ Jeff Mills et s'accordent pour reprendre chacun leur chemin. La ligne 14, totalement automatisée leur permet de rentrer en quinze minutes chez eux. Une première pour cet adepte de déplacements à deux roues.

"Les stations ont été bien repensées. Ce mode de transport, sans conducteur est génial" s'enthousiasme Lucas. "Allez, on va se prendre pour les conducteurs d'un soir !" lance Elsa à son amie. La magie a opéré.

La Nuit Blanche peut continuer pour tous les autres participants. Et le brunch du lendemain 10h du matin à l'hôpital Necker pour les plus motivés. "Il y avait énormément de monde l'année dernière au brunch. Impossible de manger !" avait confié la mère d'Adrien. Les quatre jeunes ont sans doute fait le bon choix.


MIPS F.M.

La Nuit Blanche de toutes les couleurs - Image : Mips FM
La Nuit Blanche de toutes les couleurs - Image : Mips FM
La Nuit Blanche de toutes les couleurs - Image : Mips FM
La Nuit Blanche de toutes les couleurs - Image : Mips FM
La Nuit Blanche de toutes les couleurs - Image : Mips FM
La Nuit Blanche de toutes les couleurs - Image : Mips FM

La Nuit Blanche de toutes les couleurs - Image : Mips FM

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