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MIPS FM | 08h30 | Le jour où le vote s'impose comme une évidence

Chelsea 6-0 Arsenal
5’ Samuel Eto’o / 7’ André Schurrle / 17’ Eden Hazard / 42’ et 66’ Oscar / 71’ Mohamed Salah

Pour fêter dignement le 6365e jour d'Arsène Wenger à la tête d'Arsenal, son bel-ami José Mourinho s'est empressé de rajouter six bougies de luxe au gâteau d'anniversaire du canonnier. Quatre d'entre eux seront soufflées au cours des quarante premières minutes des festivités.
Cette célébration en quatrième vitesse est à mettre au débit d'un seul homme: Arsène Wenger. La tactique de départ concocté par le manager d'Arsenal a frisé l’appel aux services d’hygiène.
Retour sur un simulacre de plat cuisiné par le chef Wenger le jour de sa millième à la tête des Gunners.

Choisir des ingrédients périssables

Avec seulement quatre défaites essuyés depuis le début de la saison à l'extérieur, les hommes d'Arsène Wenger se présentent à la table des Blues avec un soupçon de certitudes. Et quelques inquiétudes à peine voilées.

Anticipant les coûts engendrés par la construction de l’Emirates Stadium – près de 400 millions d’euros, soutenu par la compagnie aérienne Fly Emirates –, le manager d’Arsenal avait prôné dès la fin du siècle dernier une politique tournée vers la jeunesse et le culte de l'émancipation. Huit ans après l’inauguration de ce bel écrin et une rentabilité retrouvée, Arsène Wenger modifie radicalement sa garniture en choisissant des ingrédients périssables à souhait.

Pour ce faire, le manager alsacien a importé d'Allemagne deux pièces d'antiquité, Per Mertezacker et Tomás Rosicky. Les deux ex-pensionnaires de Bundesliga sont connus pour leur goût invétéré du respect des limitations de vitesse. Le dernier venu d'outre-Rhin l'été dernier, Lukas Podolski, rajoute un soupçon de fragilité physique à cet édifice de joueurs venus du championnat allemand. En plein trou d'air depuis trois mois, le cas Özil – recruté pour la modique somme de 50 millions d’euros – ne mérite guère une attention maladive aux vues des symptômes ressentis par la formation des Gunners.

La seconde incertitude réside dans l'absence de plusieurs cadres de la feuille de match. Aux indéboulonnables Abou Diaby et Theo Walcott, répondant éternellement présents à la liste des blessés du club, vient se greffer Jack Wilshere. Cette nouvelle absence oblige naturellement Arsène Wenger à remplacer cet homme dans le onze de départ. La titularisation de Mathieu Flamini aux côtés d'un Mikel Arteta ou d'un Tomás Rosicky sonne comme une évidence. Pas pour Monsieur 1000 matchs.

Mélanger le tout à l'aveugle

Le coach d'Arsenal préfère donner les clés de l'entrejeu à un trio inédit composé de Mikel Arteta, Santi Cazorla et Alex Oxlade-Chamberlain dit AOC. La ressemblance physique avec les 2Be3 a le mérite d'être assumée. À croire que la dernière recrue du club, un certain Kim Kallström, sur le banc ce jour-là, paye pour son absence de sex-appeal.
À défaut de connaître un succès aussi retentissant que ce boys band des années 1990, les trois hommes vont livrer une composition des plus insipides. Et se livrer totalement aux voraces du jour.

Positionné en tant que milieu relayeur – une rampe de lancement utilisée par les défenseurs pour fournir les attaquants de bons ballons - depuis début janvier, AOC y effectue des prestations intéressantes. David Luiz, titularisé au poste de milieu défensif face aux Gunners se chargera de mettre en lumière les inaptitudes de l'international anglais à ce poste. Dès la cinquième minute de jeu.

Sous la pression constante des Blues, le label low-cost Made in "Great Britain" se rend coupable d'une mauvaise passe à soixante-dix mètres de ses cages. En Ligue 1, l'erreur aurait été sans conséquence face à un Ricardo Faty ou un Fabrice Abriel. Pas face au milieu de terrain de Chelsea, en course pour remporter le titre de Premier League. David Luiz intercepte le cuir et lance l'offensive. Trois passes et une soixantaine de mètres parcourus plus tard - le tout en dix secondes - le Roi Eto'o conclut l'affaire d'une frappe enroulée du gauche dont lui seul a le secret. L'histoire ne retiendra pas l'occasion ratée par Olivier Giroud une minute plus tôt, seul face à Petr Cech.

L'international camerounais quittera ses coéquipiers dès la dixième minute suite à une gêne ressentie au niveau de la cuisse droite. Une conséquence sans doute des matchs à répétition auquel participe l’homme aux milles « Je suis Samuel Eto’o, le plus fort ». Le vieux briscard laissera ses coéquipiers piler leurs adversaires avec délice. Un homme veillera à respecter ce desideratum prôné par José Mourinho.

...et offrez-vous à l'adversaire

Son nom est Nemanja Matic. Son poste est à conjuguer au pluriel. Il est considéré comme un homme à tout faire. Et à tout défaire. De retour depuis janvier 2014, après un premier passage mitigé en 2010, le repenti de la maison bleue livre des prestations haut de gamme à tous les convives qui osent se présenter à sa table. Avec une facture à renvoyer aux urgences plus d'un individu souffrant d'hypertension, le boys band d'Arsenal fut la nouvelle victime expiatoire du serbe ce samedi 23 mars.

Bien aidé par un pressing tout terrain ordonné par son manager José Mourinho, Nemanja Matic est sans cesse sollicité par ses coéquipiers pour être le chef d’orchestre des actions offensives des Blues. Après une première ouverture, une sorte de mise en route sans conséquence pour l'adversaire, le serbe ne va pas se faire prier pour contribuer à la construction de l'offensive amenant le deuxième but de Chelsea.

À l'instar de David Luiz, son partenaire du jour au milieu de terrain, Matic s'essaye à l'interception de plats échangés entre Gunners. Deux fois en une minute. Après un premier essai infructueux, le serbe à la multifonctionnalité d'un couteau suisse s'empare du deuxième cadeau d'Arsenal dans l'entrejeu - une perte de balle de Santi Cazorla - et sert André Schürrle. Le négatif allemand de Per Mertezacker avale avec un appétit de vorace une trentaine de mètres, fixe son vis-à-vis aux vingt mètres. Le numéro 14 des Blues profite du faux appel d'Eto'o - sa dernière action de la rencontre - pour tromper le portier d'Arsenal d'une frappe croisée.
En doublant la mise en une passe et quarante mètres effectués en sept secondes, David Luiz et André Schürrle ont ringardisé le premier but marqué deux minutes plus tôt.
Les deux ogres du milieu de terrain de Chelsea uniront leurs forces peu après le quart de jeu pour écœurer définitivement leurs convives du jour.

Suite à un énième six mètres raté de la part de Wojciech Szczesny, et une récupération de David Luiz à la chute du ballon, Nemanja Matic s'engage dans un une-deux avec Oscar. La tentative d'intervention de Santi Cazorla sera veine.
Jouant les Tom Hanks dans un No Man's Land des plus inquiétants, Eden Hazard et Fernando Torres - fraîchement rentré à la place de Samuel Eto'o - iront de leurs petits échanges dans la surface de réparation. Seule une main volontaire de "Calamity" AOC sur la ligne de but gâchera un contre mené en trois passes et huit secondes seulement. Hazard se chargera de transformer le penalty et de porter la marque à 3-0. L'histoire retiendra sûrement la boulette de M. Mariner, l'arbitre de la rencontre, qui demandera expressément à Kieran Gibbs de quitter la pelouse pour une main commise par... AOC. La faute à un lien de parenté avec M. Fautrel peut-être. Ou une coupe de cheveux similaire des deux joueurs d'Arsenal sans doute.

Oscar se chargera de proposer un dessert en deux couches. Il triplera le score trois minutes avant la mi-temps et le quadruplera à la 66e minute de jeu. Le nouveau de la bande, Mohamed Salah, servira le digestif en scellant le score à vingt minutes du terme de cette rencontre.

Avec cette victoire, José Mourinho enregistre un 66ème match consécutif sans défaite dans son antre de Stamford Bridge. Et porte son invincibilité face à Arsène Wenger à douze unités en autant de confrontations.

À dix jours d'une première confrontation en quart de finale aller de la Ligue des Champions face à Chelsea, Laurent Blanc, l'entraîneur du Paris Saint-Germain est prévenu : le match ne se gagne sans doute pas avant le coup d'envoi mais il peut assurément se perdre.

Avec dix-sept buts encaissés face aux prétendants d'une place dans le Big Four, les baby Gunners sont éternellement des adolescents face aux plus grands. La crise est sans doute à l'ombre d'une potence.

MIPS FM

Arsène Wenger a mis la main à la patte... et a perdu la main

Arsène Wenger a mis la main à la patte... et a perdu la main

Tag(s) : #Football, #Chelsea, #Arsenal, #Arsène Wenger, #Premier League, #José Mourinho, #Matic, #Mips FM, #Le Mips So British, #So British
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