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MIPS FM | 19h15 | Le lendemain d'une tornade meurtrière en France

"Lol", "PTDR", "XD"... Voilà quelques-uns des onomatopées sans doute projetés de la bouche des derniers lecteurs de Libération ce matin. La raison ? Le quotidien a osé révéler aujourd'hui la dépendance du président de la République française au Short Message System, plus connu sous l'acronyme SMS.

Retour sur les tentations d'un accro du pouvoir envers l'objet le plus connecté sous la Ve République.

 

L'entorse à la règle

Depuis le premier mandat de l'ancien président Jacques Chirac en 1995, le chef de l'Etat est prié de laisser son téléphone portable personnel au vestiaire. Même le "geek" Nicolas Sarkozy s'était soumis à cette règle coercitive. Son passé de premier flic de France le condamnait à respecter - un minimum - les règles imposées par le statut de président. François Hollande est totalement déchargé d'une quelconque contrainte rattachée à la tenue d'un portefeuille ministériel.

L'ex-premier secrétaire du Parti socialiste - de 1997 à 2007 - n'avait pas eu le privilège de diriger un ministère avant de se voir confier en 2012 le grand collier de la Légion d'honneur, présente autour du coup de chaque Président élu à l'occasion de la photo officielle. Sauf pour Monsieur Hollande. Car l'éternel célibataire ne fait rien comme personne. François Hollande préfère à l'étroitesse de la bibliothèque - utilisée par Nicolas Sarkozy - ou même à l'opulence du bureau présidentiel - choisi par Jacques Chirac - le cadre idyllique de la pelouse fraîchement coupée du Palais de l'Elysée pour faire la pose devant Raymond Depardon. Car il est comme ça notre cher président : agitateur boulimique de l'ordre établi.

François en concubinage, François en scooter et maintenant François le Roi du texto... les aventures du chef de l'Etat auraient de quoi faire rougir la plus célèbre des Martine. Et ses entorses à la règle sont contractées loin de la plage. Les rares trous de son emploi du temps surchargé, François Hollande les consacre essentiellement à l'envoi de textos.

Tout le Paris médiatico-politique possède le numéro du locataire de l'Elysée. Et pour cause : le papa des enfants de Madame Royal a conservé son numéro de téléphone personnel. Le même depuis plus de dix ans ! François Hollande préfère même privilégier ce moyen de communication pour donner son aval à un ministre sur une proposition de loi. Aquilino Morelle, l'ex-conseiller de l'Elysée connaît aujourd'hui une raison supplémentaire de son renvoi au printemps dernier : le président n'a besoin de personne pour communiquer. Ni à ses amis, ni aux membres du gouvernement.

 

François et ses amis

La règle voudrait que le président de la République soit dépossédé de son 06. Que nenni pour François ! L'homme est attaché à des numéros qu'il conserve soigneusement depuis plus trente ans et ses débuts sur la scène politique. Un vice assumé pour garder sans doute un lien - somme toute virtuel - avec la réalité.

Car François Hollande avoue à qui veut bien l'entendre le degré de solitude dans lequel le baigne l'exercice du pouvoir. Notre président est comme tous les êtres humains : en besoin perpétuel d'affection et d'attention.

Mais à l'instar des 63% des 12-25 ans accros aux textos tout en conduisant, François Hollande est un homme sensible, le casque au vent. Et a une bande d'amis, comme les jeun's. "C'est une chose que j'avais sous-estimée, l'isolement dans lequel on peut être. [...] Je n'avais pas anticipé que je ne pourrais plus vous voir" lâchait-il face à des convives et amis proches socialistes à l'occasion d'un récent dîner dans le 18ème arrondissement parisien.

C'est pour cette raison que François Hollande a décidé de conserver son portable fétiche tout en acceptant d'être affublé d'un second téléphone cellulaire aux conversations cryptées. Mandat de chef de l'Etat oblige.

 

Les réseaux sociaux comme alternative

Mais l'actuel président n'est pas le seul friand de smartphone. Tout comme lui, son prédécesseur au poste est accroché à sa boîte à contacts. Mais également à idées.

Car l'ex-président de l'UMP - et de Cécilia Attias - a vite flairé l'utilité et les avantages de la maîtrise de la communication via les réseaux sociaux. Sa page officielle Facebook, créée peu avant la campagne présidentielle de 2007 s'est transformée en véritable vitrine cinq étoiles à la gloire de l'homme aux hauts talons. La plate-forme de partage en est, jusqu'à aujourd'hui encore, dépossédée de sa fonction première : le partage entre deux personnes. Les hommes de main - du département Communication - de l'ex-lofteur du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré président de la République ont fait du premier réseau social au monde une véritable arme de séduction massive. Et n'en déplaise aux médias. Nicolas Sarkozy se passe bien des plateaux de JT et autres matinales de radios pour faire passer un message à ses 900 000 "fans".

Voeux du 31 décembre, réactions sur des événements géopolitiques, commentaires sur des actions nationales... le mari de Carla a profité de la vitrine numérique à perspective internationale pour continuer à jouer au "président", même après sa défaite de 2012. Mais ce jeu de dupes ne comble qu'un temps les plus impatients. Nicolas Sarkozy est depuis revenu aux affaires. Médiatiques du moins.

D'abord attiré par la perspective d'un succès de "sa" droite au cours des élections municipales au printemps dernier, Nicolas Sarkozy a laissé ses pétales éclater aux yeux de tous à la veille du scrutin européen. Une intervention accordée en mai 2014 à un magazine hebdomadaire - Le Point - qui n'était finalement pas arrivé à point nommé, l'UMP devant se contenter de la deuxième marche du podium derrière le Front National et ses 25% historiques. Attaqué de toutes parts suite aux révélations de plusieurs affaires, Nicolas Sarkozy a dû finalement se résoudre à sortir l'artillerie lourde pour célébrer le début de la saison estivale.

Suite à une garde-à-vue longue de soixante heures, l'ancien chef de l'Etat s'est accordé une véritable tribune à l'heure de l'apéro estival avec Gilles Bouleau et l'indénoyautable Jean-Pierre Elkabach en amuse-gueules. Le Pastis et la sangria, servis ce soir du 2 juillet 2014 à température respectueusement ambiante par les deux journalistes - officiant respectivement sur TF1 et Europe 1 - ont dû faciliter le passage de la pilule aux plus sceptiques : Nicolas Sarkozy a su - une fois de plus - utiliser l'outil médiatique à son avantage.

 

Les réseaux sociaux se révèlent donc comme une alternative automatique à la perte du pouvoir. Mais comme tout antibiotique, l'ingurgitation de ses pilules informativo-communicationnelles par les citoyens est tout sauf automatique.

 

Enfin, que ce soit par texto, Facebook ou par un passage à la télévision, tous les moyens de communiquer sont visiblement bons à utiliser pour les accros du pouvoir.

 

MIPS F.M.

 

 

Tout comme toi, il est écouté par la NSA... ! - Image - RFI

Tout comme toi, il est écouté par la NSA... ! - Image - RFI

Tag(s) : #François Hollande, #Président, #Geek, #Texto, #SMS, #Accro, #Premier textoteur de France, #MIPS du Jour, #Sarkozy, #Mips FM
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