MipsFM I 17H00 I Le jour où le "Mur des Cons" fut dévoilé
Le résultat est lourd. Le constat, peu évident. Le lion catalan, rugissant en 1/4 de finale retour de la Ligue des Champions face à un lionceau parisien inexpérimenté a manqué de puissance et de roublardise féline. Un manque de tonus qui aurait pu compenser un autre manque: l'imagination tactique.
Sans Chef d'Orchestre
A peine dix mois. Dix petits mois que Josep Guardiola, véritable boussole de la Maison catalane a préféré mettre les voiles. Le coach aux quinze titres glané en l'espace de dix-huit mois, un record, se sentait rassasié. Il a laissé derrière lui un "nino" orphelin. Orphelin d'un père spirituel. Orphelin de force psychologique. Orphelin d'un chef d'orchestre.
Anticipant une tempête qui briserait l'élan de son paquebot customisé en véritable bolide des mers, "Pep" privilégia un autre cap: le Bayern Munich et son Kolossal fussbal. Laissant le champ libre à un successeur surprise, son adjoint, Tito Vilanova. Le relais semblait logique. Le bâton est resté dans les mains du futur entraîneur du Bayern München.
Vilanova, longtemps absent suite à une rechute de son cancer, semblait en panne d'inspiration. Déconnecté du besoin de ses joueurs de création et d'inventivité pour accoucher d'une nouvelle tactique de jeu, le coach se cantonnait hier à un rôle d'adjoint. Laissant la baguette à Lionel Messi.
Aucun Plan B
La méforme du quadruple Ballon d'Or n'arrange en rien la situation actuelle. De retour après deux semaines d'absence, le talentueux joueur argentin est apparu à court de forme. En panne d'imagination. Une de ses fulgurances dont seul le lutin de Rosario a le secret. Le génie même. Le jeu catalan repose sur un circuit préférentiel. La triplette Busquets-Xavi-Iniesta se retrouve orpheline de sa tête de gondole. Sans solution de substitution. Une sortie inenvisageable aux yeux de Vilanova.
En témoigne la non-utilisation du remplaçant attitré - tout au moins en termes de position -de Lionel Messi, un certain Cesc Fabregas. Arrivé il y a vingt mois en provenance du club d'Arsenal pour la coquette somme de 29 millions d'€, l'enfant de la Masia n'a jamais pu s'intégrer au sein de l'effectif catalan. Originaire de l'Arenys de Mar, une commune de la province de Barcelone, le numéro 4 blaugrana est souvent décrié pour son lenteur d'intégration au sein du groupe barcelonais. Au point que son entraîneur de l'époque, un certain Pep Guardiola souhaitait s'en débarrasser au terme d'une première saison en demi-teinte de la part de l'ex-Gunners.
La faute à un cordon ombilical coupé prématurément avec le cocon de la Masia? Un manque de reconnaissance contrastant avec son statut de capitaine au sein de son ancien club londonien?
Toujours est-il que le plus jeune buteur de l'histoire d'Arsenal, à tout juste 16 ans, affiche des statistiques plus qu'honorable depuis son arrivée en Espagne. Avec 26 buts marqués en 90 matchs, le tout récent papa (une fille nommée Lia) peut se targuer de respecter les différents rôles proposés. Tantôt attaquant de pointe (faux numéro 9), tantôt milieu offensif, "Cesc" a tenu sa place. Avec plus ou moins de réussite. Hier, il était prié de rester silencieux.
"Une raclée"
Piqué, autre joueur du FC Barcelone un temps exilé en Angleterre - à Manchester United de 2004 à 2008 - n'a pu que constater l'impuissance de son équipe hier soir: " Ils nous ont mis une raclée." Associé en défense centrale au jeune Bartra aux aboies - deux matchs de Ligue des Champions au compteur - le natif de Barcelone s'incline même face à la machine bavaroise: "Ils ont été meilleurs et plus rapides que nous". Orphelin de son père spirituel depuis bientôt un an et demi, Carles Puyol, fut l'un des seuls, voire l'unique joueur à surnager hier soir. Dépourvu d'aides pour éviter un naufrage en Bavière.
La présence d'un Alex Ferguson ou d'un Carlo Ancelotti à la baguette de l'orchestre espagnol hier soir n'aurait eu que peu d'incidences sur le résultat final. Jupp Heynckes détenait la bonne partition. Les bavarois se sont employés à livrer un récital. En attendant leur prochain chef d'orchestre...